On a coutume de dire que la culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié… C’est vrai aussi pour le domaine plus restreint qui nous intéresse.
Comme en toute chose, il y a des bases à apprendre, une méthodologie, des principes à ne pas perdre de vue. Avec la pratique, on intègre ces éléments, qui basculent ensuite dans un inconscient de travail.
On va alors pouvoir s’intéresser à l’essentiel, la recherche, la mise en lumière, l’apaisement des problématiques non résolues qui se sont stratifiées au fil du temps en autant de potentiels foyers d’infection ou de désordre dans nos psychés individuelles.
Cette technique, quand on l’examine avec du recul, ressemble étrangement à une sorte de passe-partout universel qui peut donner accès à des foules d’informations enfouies dans nos inconscients jusque dans nos cellules, chose aisée à comprendre si l’on se souvient que tout ce qui nous constitue et nous environne n’est qu’un vaste et universel système vibratoire.
On peut s’étonner que cet outil, redoutablement efficace pour avancer dans la connaissance de soi, soit si peu répandu, et si mal connu du grand public. C’est que nos aéropages savants issus du monde universitaire, les structures sociales qui en découlent, et plus globalement des « sachants » sont aussi remarquablement conservateurs, et peu enclins à laisser se répandre des usages qui pourraient faire concurrence à leurs privilèges.
En effet, pour y avoir accès, il est juste nécessaire d’être doté de sensibilité, d’ouverture d’esprit, d’un minimum de sincérité et de confiance en soi et en l’autre. Au fil du temps, la pratique, qui repose sur les ressentis corporels, devient évidente. Il n’est pas nécessaire d’avoir préalablement déjà travaillé sur soi, même si bien sûr cela ne peut pas nuire (sauf si ce travail a été mal mené et a conduit à un renforcement des systèmes de défense par le biais de verrouillages mentaux).
Cette simplicité et cet accès au plus grand nombre se révèlent suspects dans une culture où la compétition exacerbée depuis la plus tendre enfance, d’une part, et la technologie galopante de nos sociétés, d’autre part, nous ont fait oublier les invraisemblables possibilités de perception de notre organisme sensoriel. C’est sur elles, que nous stimulerons par des exercices préliminaires, que nous nous appuierons pour travailler.
Cette compétition sociale féroce, qui se retrouve évidemment dans la sphère familiale à tous les étages, fait un grand nombre de victimes, qui perdent confiance en elles et en leurs capacités. Certains seront étonnés de leurs perceptions et de leur valeur, et rien que cela leur apportera beaucoup : c’est un des bénéfices secondaire de la méthode.
On entend parfois qu’il y a un avant et un après la découverte et la pratique des constellations familiales. Je rejoins volontiers cette opinion. Même si l’on a déjà un parcours conséquent de travail sur soi, la confrontation physique et énergétique avec ce qui nous a causé tant de souffrances, les éléments d’explication, l’exposé des logiques mises en œuvre, nous redonnent prise sur ce que nous faisons de notre vie. Nous retrouvons des marges de manœuvre où le libre arbitre peut s’exercer, nous gagnons ainsi des espaces de liberté qui étaient préemptés par des conflits passés enfouis et non résolus. Ce faisant, nous gagnons indéniablement en conscience de qui nous sommes et de ce que nous faisons. C’est puissant.
C’est une technique profondément humaniste en ce qu’elle prend chacun comme il est, sans prérequis ni condition d’origine. Elle va s’organiser autour du Un pour tous, tous pour un : au cours du stage, vous donnerez le meilleur de vous même car vous aurez, dès les premières séquences, très vite compris que la qualité finale du travail repose sur cet investissement de chacun au service des autres, dont vous serez les premiers bénéficiaires. Vous serez ainsi en responsabilité dès la première seconde, prenant ainsi votre destin en main par le biais d’une œuvre collective au service de chacun: où l’on redécouvre incidemment que l’homme est un être social dont la vie prend sens dès lors qu’il se perçoit comme faisant partie prenante d’un collectif.
Je connais peu d’activités où ce que j’expose ici se vit vraiment de l’intérieur, stage après stage…
Incidemment aussi, ceux d’entre nous qui ont le jugement facile (cette remarquable technique de congélation de la pensée et des sentiments) vont devoir se rendre à l’évidence des impasses de ce travers. Ils vont constater, situation après situation, les effets délétères induits, comprendre chez eux ce qui est à l’origine du maniement de cette arme de destruction massive, et dès lors cesser de l’utiliser à tort et à travers, contre les autres, et soi-même, bien sûr ! Pour le plus grand bienfait de leur environnement!
Autre intérêt : comme elle s’appuie en permanence sur les ressentis corporels pour s’exprimer, cette pratique à ranger définitivement sur l’étagère des pratiques psychocorporelles, unit le corps à l’esprit, l’émotionnel au mental, sans donner à aucune de ces instances de prééminence par rapport aux autres. Un pas de plus, non des moindres, vers une réunification intérieure. Pour preuve les nombreux témoignages du genre « C’est étonnant, on a travaillé sur des sujets graves et lourds, mais on a aussi beaucoup ri, et je me suis senti bien, finalement… ». Eh bien oui, nous vivre comme un tout, ne serait-ce que quelques jours, ça fait beaucoup de bien !
Au regard de cette liste d’avantages, inévitablement existent des obstacles.
Parmi ceux-ci, les systèmes virulents. Comme certains virus ou bactéries qui se nourrissent de leurs proies, ils peuvent se révéler menaçants pour qui cherche à s’en affranchir. C’est une réalité désagréable qui mettra à l’épreuve ceux qui seront concernés. Pour être très réducteur, cela ne suffira pas de découvrir la toxicité de tel grand-père pour s’affranchir de son influence prédatrice du jour au lendemain. Mais la mise en lumière du mécanisme permettra de mettre en place des parades adaptées, qui vous demanderont des efforts de vigilance et d’intégration de nouveaux réflexes ou comportements. Ceux qui racontent que cela se fait tout seul sont des menteurs vivant dans un monde de bisounours.
Dans de tels cas, pour compléter le(s) stage(s), il faudra prévoir un accompagnement thérapeutique complémentaire, que je peux assurer, comme tout autre personne qualifiée de votre choix, peu importe, du moment que le travail est fait. Il ne faut pas négliger ce fait : si le passe-partout ouvre sur un champ de ruines, vous aurez besoin de plusieurs corps de métier pour vous aider à rebâtir.
Cela pourra prendre du temps. A l’ère de l’infantilisante illusion de l’instantanéité de tout, vous serez amenés à considérer que les processus dont nous parlons s’inscrivent dans des durées biologiques et psychologiques. Elles ont leurs rythmes propres que vous ne pourrez pas bousculer, car elles régissent la Vie même. Là encore, les tenants des reprogrammations cellulaires à la sauce quantique sont des vendeurs de rêves. On ne peut assimiler des techniques de pointe liées à la recherche fondamentale à des pratiques miracle adaptées au grand public, dont les effets seront tangibles à grande échelle. On ne répare pas un moteur, fut-il bardé d’électronique, sans mettre les mains dans le cambouis.
On n’obtient rien sans rien. La motivation que vous aurez pour changer dans votre vie ce qui ne vous convient pas sera essentielle dans la réussite de votre entreprise.
L’analogie avec la conduite d’un jardin est explicite : les fleurs et plantes une fois semées ou mises en place, auront besoin, surtout les premiers temps (selon les espèces cela se compte en jours, semaines, mois ou années) de vos soins constants face aux aléas climatiques : grands vents, sécheresses, orages, gel… Faute de quoi, elles mourront, tout simplement. Bien sûr, certaines précautions vous aideront dans votre tâche. Mais rien ne remplacera votre vigilance.
Il en est exactement de même dans le domaine qui nous occupe. Rappelez-vous que cette attention bienveillante à ce qui pourra suivre votre stage constitue une clé majeure de réussite.
Pour conclure : tentez l’expérience, et si possible, renouvelez là plusieurs fois, tant pour le déblaiement de votre sous-sol qu’elle procurera, que pour vous imprégner d’une compréhension interne de ses mécanismes sous-jacents. Assurément, vous ne le regretterez pas.
Yves Mourre 24 juin 2021